Ikigai, le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse

Bien le bonjour lecteurs, lectrices ! Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un livre que j’ai lu l’année dernière et relu cette année : Ikigai, le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse. Cet ouvrage écrit par Héctor García et Francesc Miralles traite, comme son titre l’indique, de l’ikigai et des divers moyens existants pour vivre plus longtemps avec une santé de fer. Cependant, juste vous parler du livre via une synthèse (ou un résumé) ne me semble pas très pertinent. Donc, à la place je vous propose une sorte de synthèse mêlée par moment à du questionnement et de la discussion. Je pense que le sujet sera ainsi moins austère et plus intéressant.

Avant de commencer, laissez-moi vous faire une petite introduction pas piquée des hannetons. Les auteurs de l’ikigai (je parle du livre) se sont intéressés au sujet de la longévité et leurs recherches les ont menées vers ce que l’on appelle les cinq zones bleues. Ces zones — dont je n’ai pas réussi à savoir pourquoi elles s’appellent ainsi — sont réputées pour abriter bon nombre de doyens et doyennes de l’humanité. L’une d’entre elles — peut-être la plus célèbre — est Okinawa ; une île à l’extrême sud de l’archipel japonais.

Les 5 zones bleues de DAN BUETTNER

 

Cette île est particulière puisqu’elle possède un nombre de centenaires de 24,55 pour 100 000 habitants, un nombre apparemment supérieur à la moyenne (cette information provient du livre, mais je n’ai pas réussi à trouver une source qui corrobore ce résultat sur Internet – je n’ai pas trouvé d’élément de comparaison non plus, dommage). Toutefois, il est bon de noter que le Japon possède tout de même l’espérance de vie la plus longue parmi les pays des 5 zones bleues (je n’ai pas réussi à avoir des données à l’échelle des villes/régions, dommage).

De plus, les actuels doyen et doyenne de l’humanité (Chiyo Minako et Masazō Nonaka) sont tous deux japonais ; cela ajoute donc à la véracité de ces données (d’ailleurs, nombre de sites sur la longévité vous parleront d’Okinawa et de la façon de vivre de cette population).

Ceci étant dit, l’une des raisons pour laquelle le peuple vit aussi longtemps semble être grâce à ce qu’ils appellent communément l’ikigai (d’où le titre du livre). Un concept à la fois simple et profond que je m’en vais vous expliquer dans la partie suivante.

Partie 1 : Vers l’ikigai

0 — Vocabulaire

Résilience : Capacité d’un individu à résister psychiquement aux épreuves de la vie. En somme c’est la capacité qui vous permet de ne jamais abandonner et de toujours continuer à lutter et persévérer. Exemple : Naruto est un parfait exemple d’une capacité de résilience.

Antifragile : qui devient plus fort lorsqu’il est attaqué. (Ikigai, le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse) Par exemple, l’aphorisme de Nietzsche : « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » rentre dans cette définition d’antifragilité.

Table rase : Éradiquer ou renoncer à une situation établie et recommencer depuis le début.

1 — Définition et concept

La définition la plus basique qu’il m’est possible de vous donner sur l’ikigai est la suivante : l’ikigai est une raison d’exister, d’être. C’est une grande passion ainsi qu’une raison de se lever chaque matin (c’est également ce genre de définition que vous pourrez trouver sur Internet).

Le truc c’est que si l’on s’arrête à cette définition, alors le concept d’ikigai reste assez flou, obscur. Donc je vous propose d’aller un peu plus loin en complétant cette définition avec les informations obtenues au cours de ma lecture.

Tout d’abord, l’ikigai peut être à peu près tout ce que nous souhaitions que ce soit, comme peindre un tableau, faire de la cuisine, jouer au baseball, etc. Il n’y a vraiment aucune limite à ce que peut être un ikigai. C’est le premier point.

Dans le cas présent, vous allez peut-être vous dire que si tout est ikigai, alors rien n’est ikigai ; et vous aurez raison. C’est dans un tel cas qu’intervient le second point : l’ikigai, c’est avant tout des objectifs que vous souhaitez atteindre couplé à une volonté de fer (ou courage) de ne jamais s’écarter du chemin vers l’atteinte de votre but ; en l’occurrence, se plonger corps et âme dans une occupation jusque dans ces moindres détails. Vous conviendrez que ça vous aura permis de réduire un peu le champ des possibles.

Toutefois, cela ne nous avance pas plus de s’arrêter à ces deux premiers points. Attachons-nous donc à aborder le troisième point : le flow. Alors le flow (flux en français), qu’est-ce que c’est ? Selon Mihaly Csikszentmihalyi — un éminent psychologue hongrois — il s’agit d’un état dans lequel sont plongées des personnes qui sont absorbées dans une activité, et où le monde ne semble plus avoir d’emprise sur eux. Le meilleur exemple que je pourrais vous citer est la lecture (ce moment où vous êtes tellement transporté dans l’histoire que vous lisez que rien n’y personne ne parvient à vous en défaire quoi qu’il vous dise ; votre cerveau filtre les informations externes qu’il reçoit et les jette par la fenêtre afin que vous ne sortiez pas de votre bulle). Il s’agit donc d’un état où s’entremêlent plaisir, jouissance, créativité, persévérance et concentration. Par conséquent, nous pouvons aisément écrire qu’il s’agit d’une activité, dont vous ne pourriez jamais vous lasser (et qui vous apporte du bonheur, c’est important).

Par ailleurs, pour en revenir au flow, c’est un état qui fait directement référence à la théorie de la relativité d’Einstein où en fonction de l’activité le temps ressenti se dilue ou se compacte. C’est-à-dire que lorsque vous prenez du plaisir votre temps ressenti se dilue (c.-à-d. vous ne voyez pas le temps passer) et lorsque vous ne prenez pas de plaisir, il se compacte (c.-à-d. que vous trouvez le temps extrêmement long).

Enfin, le quatrième et dernier point concerne l’évolution. En effet, un ikigai est sensé vous faire évoluer d’une façon où d’une autre. En théorie, votre ikigai doit vous aider à atteindre de nouveaux horizons en vous faisant vous surpasser (corps, esprit, créativité, etc.). Pour cela vous développerez une nature résiliente et antifragile en entraînant votre esprit, votre corps et votre état émotionnel.

Par exemple : vous jouez à un jeu difficile (comme Dark Soul) et quand bien même vous perdez, vous avez tellement de plaisir à jouer que vous réessaierez encore et encore jusqu’à réussir. Au travers de cette épreuve, vous aurez acquis de la patience, de la concentration, de la persévérance et un contrôle de vos émotions (qui vous empêchera de jeter votre manette, votre console et votre écran par la fenêtre, car vous en connaissez le prix).

En fin de compte, plus vous pratiquerez votre ikigai et plus vous serez en mesure d’augmenter votre résilience qui, elle, vous aidera à vous relever constamment et à mettre du sens et de l’ordre dans votre vie.

Du moins c’est ainsi que je le comprends et l’interprète suite à ma lecture.

Pour terminer, j’aimerais revenir sur le premier point à savoir tout est ikigai. En réalité ce n’est pas tout à fait faux puisqu’il est possible de transformer chaque activité en « micro-ikigai ». Pour cela, il vous suffit de changer votre approche, votre point de vue sur l’activité en question afin d’y trouver un certain plaisir à la réussir (exemple : se donner de petits défis). Mihaly Csikszentmihalyi appelle ce procédé le microflow de la dimension quotidienne. En fait, on essaye d’atteindre le microflow en complexifiant une activité qui ne l’est pas afin d’en acquérir quelque chose (exemple : dessiner pendant un cours de mathématiques, car on ne veut pas s’endormir – le gain est de savoir mieux dessiner). Ce mécanisme de défi et de complexification permet de ne pas s’ennuyer pendant les tâches routinières. Dites-vous que ces petits challenges vous permettront d’avoir moins peur de l’adversité et vous donneront des possibilités d’évolution insoupçonnées. Encore une fois, ce « micro-ikigai » est une interprétation de ma part, mais comme il va de pair avec le microflow, je pense que c’est un concept valable.

En conclusion de cette partie, nous pouvons dire que l’ikigai est : une activité qui nous procure un bonheur immense en nous immergeant dans un état qui s’appelle le flow. Cette activité nous permet de nous développer à plusieurs niveaux, notamment en termes de résilience, d’antifragilité et d’adaptation. Trois capacités qui nous permettent de ne pas nous décourager et de nous concentrer sur ce qui importe vraiment (ce qui dépend de nous uniquement). Bien entendu l’activité (ou les activités) née de notre (ou nos) ikigai répond à un besoin d’atteinte d’objectifs précis couplés à une liste d’actions.

2 — Atteindre l’ikigai

Dans la partie précédente, nous avons vu ce qu’était l’ikigai. Cependant, il y a une chose fondamentale qui a été omise : comment identifier son ikigai ? D’après ce qui est raconté dans le livre, il y a deux écoles différentes qui permettent d’obtenir un résultat similaire, voire identique. D’un côté nous avons la logothérapie et de l’autre nous avons la thérapie de Morita associée à la méditation Naikan.

Qu’est-ce que la logothérapie ? À quoi sert-elle ?

La logothérapie est un procédé qui consiste à aider le patient à découvrir sciemment le sens de sa vie afin d’affronter sa névrose. Découvrir le sens de sa vie est d’ailleurs l’objectif primordial de cette thérapie, car selon Viktor Frankl, il est nécessaire d’avoir une raison de vivre.

Ce procédé se déroule en cinq étapes :

  1. La personne ressent un vide, une frustration ou de l’angoisse ;

  2. La thérapeute montre au patient qu’il éprouve un désir de mener une vie significative ;

  3. Le patient découvre le sens de son existence (de ce moment de sa vie) ;

  4. À travers la volonté, le patient choisit d’accepter ce destin ou non ;

  5. Cette nouvelle impulsion vitale l’aide à surmonter les obstacles et les peines.

À mon sens, cela ressemble énormément à un rendez-vous avec un(e) psychologue qui va nous aider à démêler nos pensées, nos idées et sortir la tête de l’eau.

La frustration existentielle qui déclenche ce besoin de retrouver un sens à sa vie n’est pas considérée comme un problème, mais plutôt comme une motivation de s’en sortir. En effet, ce conflit intérieur qui nous habite est le témoin d’un problème invisible existant dans notre vie. Ainsi, la recherche de solution — par soi-même ou avec l’aide de quelqu’un — permettra de reprendre sa vie en main et d’obtenir une satisfaction dite « vitale ». Ici, une citation de Nietzsche prend tout son sens : « Celui qui a un pourquoi qui lui tient lieu de but, de finalité, peut vivre avec presque n’importe quel comment ». Cela signifie qu’une fois que nous aurons accepté de comprendre que nous n’allons pas bien et qu’il nous faudra trouver pourquoi, tous les moyens seront bons pour identifier le problème. D’ailleurs, cet objectif rentre dans le cadre du défi personnel et donc de l’ikigai. En somme, cela signifie que la recherche d’un ikigai peut être un ikigai et que la fin en soi importe peu, mais ce ne sont que mes spéculations.

De plus, il y a un point particulièrement intéressant qui fut soulevé dans le chapitre sur la logothérapie. En effet, ce vide existentiel est très répandu dans notre société moderne, car l’Homme fait ce que d’autres lui disent de faire plutôt que de faire ce qu’il a réellement envie de faire. Par conséquent, il essaye de combler ce vide qui l’habite et qu’il n’arrive pas à identifier par différents biais : les plaisirs économiques (achats compulsifs, etc.), physiques (sexe, nourriture, etc.) et spirituels (croyances, drogues, etc.). Au final cela corrobore avec ce que disait Viktor Frankl ; il est difficile de vivre si nous n’avons pas de raisons qui nous y encouragent.

Toutefois, dans notre société hyper informatisée, ultra rapide et consommatrice, nous vivons à toute vitesse et oublions cette nécessité de nous recentrer sur nous-mêmes. Pourtant, il faudrait le faire afin de prendre le temps de se poser les bonnes questions. Toutefois, ce qui est assez paradoxal c’est que plus nous en faisons pour nous dégager du temps et plus nous en avons à faire. Ainsi, le temps disponible se raccourcit sans cesse.

Une autre piste serait que nous nous refusons ce moment de pause inconsciemment, car nous nous persuadons à tort que nous ne pouvons nous allouer un délai de réflexion. Ainsi, le problème finit par enfler jusqu’à nous engloutir sous son poids. En outre, un des soucis qui nous gangrène aujourd’hui est le besoin perpétuel de validation par autrui. En somme, nous ne sommes qu’images et représentations de nous-mêmes à la recherche de validations extérieures. Nous avons ce besoin indéfectible de nous sentir aimés — même faussement — pour nous complaire dans une situation entièrement validée par les autres comme « parfaite ». C’est une vraie tristesse puisque finalement nous ne réfléchissons plus par nous-mêmes et pour nous-mêmes, mais par les autres et pour les autres.

Qu’est-ce que la thérapie de Morita ?

Shoma Morita est un japonais qui a mis au point une thérapie basée sur le but vital. Celle-ci est très similaire à la logothérapie créée par Viktor Frankl et sert à traiter les névroses, les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) et le stress post-traumatique. Elle consiste à apprendre aux patients à accepter leurs sentiments (désirs, angoisse, peur, préoccupations) sans essayer de les contrôler puisque ceux-ci changeront à travers l’action.

Cette thérapie prend sa source dans la branche zen du bouddhisme. Le but de l’acceptation des sentiments est d’être capable d’avoir l’esprit suffisamment ouvert pour ne pas s’attarder sur une unique pensée, mais d’avoir une vue d’ensemble de nos pensées tout en les laissant défiler librement. En effet, cette acceptation est le premier pas vers le changement. Puisque ce sont les actions qui nous permettront d’acquérir de nouveaux sentiments pour « remplacer » les anciens. De nouvelles émotions naîtront ainsi de nos expériences et des répétitions de celles-ci. Basiquement, nous pourrions dire que cette thérapie nous apprend à accepter et laisser partir.

Par ailleurs, cette thérapie s’appuie sur trois principes fondamentaux :

  1. Accepter ses sentiments ;

  2. Faire ce que nous devons faire ;

  3. Découvrir son objectif vital.

Ce sont, selon moi, des principes très succincts et peu explicites. Cela n’apporte pas grand-chose. En revanche, les quatre phases de la théorie de Morita nous en dévoilent un peu plus :

  1. Isolement et repos (5 à 7 jours) ;

  2. Thérapie occupationnelle légère (5 à 7 jours) ;

  3. Thérapie occupationnelle (5 à 7 jours) ;

  4. Retour au monde « réel » et à la vie sociale.

En fait, l’idée qui se « cache » derrière cette thérapie est de faire table rase de passé afin de tout recommencer sur de saines bases ; comme si nous renaissions. Bien entendu, le tout en ayant une résilience accrue vis-à-vis de la société et des émotions qui nous « gouvernaient » auparavant.

Personnellement, je pense que ce procédé est à la fois bon et mauvais. Il est bon puisque cela nous permet de faire le tri en nous jusqu’à pouvoir retrouver une stabilité. En revanche, il est mauvais, car ce sont les épreuves qui nous forgent et nous rendent plus fort, or, si nous repartons comme si de rien n’était, qu’en est-il de notre expérience précédemment acquise. Je ne suis pas un expert, mais je pense qu’il est important de faire le tri tout en conservant toutes ces expériences (bonnes comme mauvaises) afin d’avancer et de devenir des adultes responsables. Repartir de zéro me semble donc peu judicieux.

Le fait que la part de méditation et de questionnement inhérente à ce procédé qui est censé explorer notre responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes et de nos actions ne semble pas assez mise en avant a tendance à me perturber.

Pour ceux qui se poseraient la question, la méditation associée repose essentiellement sur trois questionnements :

  1. Qu’ai-je reçu de X ?

  2. Qu’ai-je donné à X ?

  3. Quels problèmes ai-je causés à X ?

Dans une telle thérapie où l’on essaye de se recentrer sur nous-mêmes, inclure un aspect de responsabilisation est bien, mais semble s’écarter de l’objectif principal. À moins bien sûr que ce questionnement n’intervient pas immédiatement. Si tel est le cas alors il n’y a rien à craindre, j’imagine ; cependant si ce n’est pas le cas alors cela pourrait conduire le patient à se perdre totalement dans ses réflexions.

Finalement, que faut-il retenir dans cette partie pour atteindre son ikigai ? Dans un premier temps, l’objectif à définir est de réaliser si vous ressentez ou non un vide, une frustration dans votre existence que vous tentez de combler sans y parvenir. Ensuite, si vous avez remarqué que quelque chose ne va pas, vous devrez accomplir un travail de réflexion important sur vous-même et le monde qui vous entoure. Prenez le temps qu’il vous faudra, parlez-en autour de vous ou réfléchissez seul, peu importe, l’essentiel est de ressortir plus serein de cette période d’introspection. Une fois que vous aurez bien médité et fait le tri en vous, il sera temps d’avancer en accord avec les objectifs que vous aurez fixés (exemple : se trouver une passion, éradiquer ce qui me fragilise, parvenir à prendre du recul sur les événements, trouver l’amour, voyager, etc.). En somme, vous essaierez de trouver le sens de votre vie.

3 — Retour sur le flow

Dans cette partie nous allons revenir sur le flow que nous avions évoqué dans la partie. En effet, nous avions dit qu’il s’agissait d’un état de transe qui nous coupe du reste du monde, mais nous n’avons pas dit comment y entrer ; ni s’il était possible d’y entrer avec n’importe quelle activité. Ce que nous allons voir présentement.

1 — Les prérequis

Il y a quelques prérequis à connaître pour comprendre le flow et y entrer. Tout d’abord, il y a deux questions fondamentales à se poser : qu’est-ce qui fait que nous aimons faire quelque chose au point d’en oublier toutes préoccupations ? Quels sont les moments où nous sommes le plus heureux ?

Pour cela, je vous conseille d’écrire ces questions quelque part et de tenter d’y répondre lorsque vous aurez un moment devant vous. Il est possible que certaines réponses soient inattendues, mais vous verrez qu’il s’agit d’un bon exercice pour faire le point.

Ensuite, rappelez-vous que l’état de flux vous permet de vivre une expérience de manière optimale, mais que cela ne s’applique pas sur des plaisirs immédiats (nourriture, alcool, oisiveté drogue, sexe).

Enfin, pour entrer dans le flow il est important d’avoir un objectif clair, mais celui-ci ne doit pas devenir une obsession, à aucun moment. En effet, il faut se concentrer sur l’instant présent et ne plus penser à rien d’autre. En fait, je dirais que se laisser porter par son projet/activité est le meilleur moyen de faire durer cet état de flow.

Ce sont les prérequis qui sont « cités » (pas en tant que tel) dans le livre. Nous pouvons à présent passer aux conditions.

2 — Les conditions pour entrer dans le flow

On compte plusieurs conditions pour entrer dans le flow. En voici sept délivrées par Owen Schaffer :

  1. Savoir que faire ;

  2. Savoir comment le faire ;

  3. Savoir si nous le faisons bien ;

  4. Savoir où aller (s’il y a une navigation en jeu) ;

  5. Se fixer des défis ambitieux ;

  6. Utiliser nos meilleures ressources personnelles ;

  7. Ne pas s’adonner aux distractions.

Apparemment, si nous respectons ces conditions, alors nous devrions être capables d’entrer dans le flow. De plus, une remarque a été faite à juste titre dans le livre : lorsque nous sommes plongés dans un état de flow, notre conscience est « en ordre ». Chaque chose est à sa place et nous nous concentrons uniquement sur la tâche qui nous est assignée. À l’inverse, si nous ne parvenons pas à entrer dans cet état de flow, cela signifie que notre conscience est en « désordre ». Nos pensées se chamboulent et il est impossible de s’immerger dans l’activité.

Un exemple personnel : toutes les fois où j’ai essayé de faire du sport pendant mes études je n’ai jamais réussi à me concentrer sur ce que je faisais. Pourquoi ? J’étais tout simplement en train de m’inquiéter de la montagne de devoirs qui m’attendait en rentrant. Du coup, cette unique pensée m’obsédait et me faisait stresser, inutilement. Je n’ai donc actuellement jamais été capable de faire de sport de ma vie à cause de ça. En effet, je préférais finir mes devoirs le plus tôt possible dans l’espoir de gratter un peu de temps libre pour exister en tant qu’individu.

Au-delà de ces conditions, il y a trois choses supplémentaires à connaître.

  1. Pour rentrer dans le flow, il faut commencer à faire l’activité en question (il s’agit le plus souvent de l’étape la plus difficile) ;

  2. Il faut que l’activité choisie ne soit ni trop difficile, ni trop facile. Pour le dire simplement, il faut que l’activité soit légèrement au-dessus de notre niveau, mais surmontable dans l’état où nous sommes actuellement (en termes de connaissances, de capacités physiques, etc.). L’idéal est qu’elle nous sorte de notre zone de confort ;

  3. Il faut se concentrer sur une unique activité. Si vous voulez être multitâche, vous ne rentrerez pas dans le flow et vous serez moins productif (vous perdez 60 % de productivité !).

Par ailleurs, Mihaly nous dit que pour se concentrer sur ce que vous faites, il faut être dans un environnement propice qui ne nous distraie pas et exercer à tout moment un contrôle sur ce que nous faisons. Il y a diverses façons de procéder pour augmenter sa productivité (et entrer dans le flow par la même occasion), mais je vous invite pour cela à aller consulter mon article sur le sujet.

Une dernière chose, je vous dirais simplement d’élever votre flow comme objectif vital ; c’est-à-dire le placer au-dessus de composantes économiques, spatiales, virtuelles ou liées à la popularité. Ce flow est votre flow, pas celui d’un autre et il doit pouvoir vous offrir tout le bonheur, le plaisir possible.

3 — Comment y entrer plus facilement ?

Ça y est, nous voilà enfin dans la partie que tout le monde attendait (ou pas). Donc, pour entrer dans le flow plus facilement il n’y a pas une infinité de méthodes. Il faut entraîner son esprit à se laisser porter en utilisant la méditation. Pourquoi la méditation ? Elle va vous permettre d’apaiser votre esprit, d’observer et contrôler vos pensées et vos émotions ainsi que concentrer votre attention sur un point unique (votre respiration par exemple). Avec de la pratique, vous vous sentirez plus serein et vous arriverez à « nettoyer » votre esprit de toutes pensées perturbatrices. Toutefois, comme nous l’avons dit plusieurs fois auparavant, vous ne devez pas transformer votre « nettoyage » mental en obsession avec pour résultat un esprit vidé. Vous devrez plutôt vous attarder sur le voyage qui vous a conduit à vous relaxer et stopper un flot tumultueux de pensées ininterrompues.

Grâce à la méditation, vous serez plus à même d’avoir du recul sur ce qui vous entoure et atteindre un état de zénitude complet. Vos pensées seront alors tels des nuages qui virevoltent dans le ciel sans se fixer. Lorsque vous serez capable de méditer pleinement, une « station balnéaire » accessible à tout moment s’offrira à vous afin que vous vous détendiez. Le tout est d’être capable d’ouvrir la porte qui permet d’y accéder.

4 — L’approche philosophique et spirituelle de l’ikigai

Dans cette partie, nous allons aborder l’ikigai sous un angle un peu plus philosophique et spirituel. En effet, dans la dernière partie nous avons vu que la méditation était nécessaire pour faire le « ménage » dans sa tête afin de faire disparaître notre flux de pensées parasites pour atteindre plus facilement le flow. Cette partie fait donc suite à cette idée de méditation et de voyage intérieur à la recherche de notre ikigai.

Nous avons vu que grâce à la méditation il était possible de prendre pleinement conscience de ses émotions, désirs et de les libérer afin de ne pas faire de fixette dessus. En somme, nous sommes parvenus à les relâcher de notre étreinte mentale. Toutefois, cette même méditation nous a également permis d’observer en profondeur nos émotions afin d’être capables de les contrôler.

Cet aspect de contrôle « caché » au sein de la méditation est une phase importante de l’approche bouddhiste et stoïcienne. Il s’agit d’ailleurs d’un des fondements de ces approches. Avoir une maîtrise totale de soi-même et de ses émotions est donc un but à atteindre. Cette maîtrise intervient bien entendu sur les plaisirs de la vie qu’il faut croquer à pleine dent, mais avec une certaine retenue. En fait, il ne faut jamais être dans un excès qui pourrait nous « pervertir ».

Toutefois, ces mêmes approches qui prônent le contrôle prônent également le relâchement, ce qui est un peu contradictoire à mon sens. Cependant, ce relâchement n’intervient que dans un cas : lorsqu’il n’est pas possible de contrôler, il ne faut plus s’en soucier (on pourrait même dire que l’on peut oublier). En somme, il faut contrôler ce qu’il est possible de contrôler et ne plus faire attention au reste. La finalité de cette action est de ne plus émettre et se retrouver esclave d’émotions négatives (exemple : la colère, la jalousie, la rancœur, etc.). Nous pourrions presque dire qu’il s’agit d’une vraie philosophie de vie.

D’ailleurs, le bouddhisme et le stoïcisme ont à cœur de nous faire prendre comprendre que la seule chose que nous avons sous notre contrôle est le présent. Il est donc inutile de s’enfermer dans le passé ou de vivre dans le futur ; seul l’instant présent compte. Cela me rappelle d’ailleurs le fameux carpe diem (quam minimum credula postero) qui signifie : « cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » (Horace).

Enfin, bien que les approches stoïcienne et bouddhiste représentent des méthodologies pour « pratiquer » le bien-être, il n’en reste pas moins que leurs exigences sont parfois cruelles. J’entends par là la nécessité d’adopter ce qu’elles appellent la « visualisation négative ». Il s’agit d’être capable de s’imaginer le pire de ce qu’il pourrait arriver en toute circonstance. De plus, c’est une technique qu’il faudrait pratiquer avec assiduité, voire même aller jusqu’à mettre en pratiquer certaines de ces visions afin d’être prêt à tout. Même si cela ne doit pas se faire avec pessimisme, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une méthode assez radicale pour conserver les pieds sur terre. Peut-être que l’un des objectifs de cette pratique est d’augmenter sa résilience pour pouvoir continuer à avancer, expérimenter et tirer des leçons, qui sait ?

Pour terminer cette partie, nous allons nous pencher sur deux autres concepts purement japonais cette fois : le wabi sabi et l’ichi-go ichi-e.

Le premier enseigne la beauté de la nature périssable, changeante et imparfaite de tout ce qui nous entoure, tandis que la seconde signifie « ce moment n’existe que maintenant et ne reviendra pas ». À l’instar de carpe diem, cette dernière expression nous demande de nous concentrer sur l’instant présent et d’en jouir le plus possible. Elle nous demande également d’accepter l’existence de ce que nous ne contrôlons pas, semble-t-il.

Toutefois, j’aimerais revenir plus en profondeur sur le wabi sabi qui est typiquement japonais. En effet, ceux-ci estiment que le vrai art se situe dans l’imperfection, dans l’usure et l’imitation de la nature. C’est pour cette raison qu’apparemment les Japonais préféreraient les objets non lustrés et usés par le temps (c’est-à-dire fissurés, craquelés, perdant leur couleur), usure qui témoigne d’un vécu et d’une imperfection naturelle (cf. l’éloge de l’ombre). Le rapport à la nature se retrouve également dans tout ce qui est périssable, qui change. Cela pourrait faire référence à la nature changeante du Japon d’un point de vue sociétal ou environnemental (le changement de couleur des feuilles des arbres en fonction des saisons). Je pense que je pourrais aller loin dans la réflexion et la spéculation donc je pense m’arrêter là. Cependant, peut-être qu’un jour je me pencherai pleinement sur la question.

5 — Conclusion

En conclusion, que pouvons-nous dire sur l’ikigai ? Il s’agit d’une activité ou d’une raison qui nous procure un bonheur sans commune mesure et qui nous permet de diriger notre vie dans la bonne direction. Pour parvenir à trouver notre ikigai, diverses étapes seront nécessaires, qu’elles soient réflexives ou spirituelles. Le tout sera faire de comprendre ce qu’il se passe en nous, de faire le vide et de repartir sur des bases saines en étant plus fort, plus résilient, avec des objectifs précis et une volonté de faire de les atteindre. L’ikigai n’est pas unique, mais multiple et peut se partager (ou non) avec autrui.

Voici d’ailleurs un graphique qui représente l’ikigai dans sa globalité :

Diagramme de Marc Winn

 

Nous avons beaucoup parlé de l’ikigai en tant qu’activité dans ce dossier et ce diagramme tend à s’aligner avec ce parti pris.

Sur ce graphique, nous pouvons voir que l’ikigai se trouve à la croisée des chemins entre ce dont le monde a besoin, ce que nous aimons, ce pour quoi nous pouvons être payés et ce dans quoi nous sommes performants.

Or, à aucun moment dans le livre que j’ai lu il n’a été fait mention du monde et de notre capacité à être payé. D’où mon questionnement sur la réelle pertinence de ce graphique ou de mon livre. Lequel a raison et lequel a tort ? Eh bien basiquement, je serais tenté de dire qu’aucun des deux n’est faux. En fait, avec un peu de recul je pense que le livre qui est le sujet de ce dossier n’est pas centré sur l’ikigai, mais sur la santé (à hauteur de 80 % pour l’un et 20 % pour l’autre). Ainsi, le sujet qu’est l’ikigai en tant que tel n’a pas pu être abordé sous tous les angles possibles. Est-ce que pour autant l’information dispensée dans ce même livre est obsolète ? Bien sûr que non, nous pourrions juste dire qu’elle est incomplète.

Toutefois, dans ce graphique reste quelque chose qui me dérange : l’aspect financier. Non pas que je pense qu’il s’agisse d’une mauvaise chose (quitte à être payé, autant que ce soit pour notre passion), mais plutôt que je ne me sens actuellement pas à l’aise de traiter ce sujet correctement (je n’ai pas les informations suffisantes pour écrire quelque chose de vraiment pertinent). Malgré tout, à la suite de ma lecture et autre menue recherche je m’étais persuadé que l’ikigai était quelque chose de personnel qui nous aidait à nous développer et à évoluer. L’idée selon moi était de se « transcender » pour apprécier pleinement sa vie (vous savez, à la manière de ces personnes qui partent voyager et qui se sentent bien plus épanouies que lorsqu’elles travaillaient dans un bureau).

En bref, je pense qu’il serait pertinent pour moi d’approfondir le sujet soit avec des recherches supplémentaires, soit avec un autre livre (et donc une autre perspective en plus d’obtenir de nouvelles informations). Peut-être que je le ferai un jour, qui sait ?

Je vous propose de s’arrêter là pour l’aspect ikigai pure et d’avancer à la seconde partie pour parler de santé !

Partie 2 : L’apport de l’ikigai : vivre longtemps et en bonne santé

Dans cette partie, nous allons nous intéresser à l’aspect sanitaire qui accompagne l’ikigai. Je l’ai volontairement délaissé dans la première partie afin de pouvoir me concentrer sur cet aspect ici. Ainsi, nous allons nous attarder 6 points : l’alimentation, le sport, la vie sociale, le stress, le vieillissement et enfin la prospérité.

Afin de se concentrer sur l’essentiel (vu que l’article est déjà assez long), il est possible que les parties qui suivront apparaissent sous forme de listes.

Sans plus attendre, plongeons-nous dans la première partie : l’alimentation.

1 – L’alimentation :

Un des points les plus importants en termes de santé est notre nourriture. En effet, celle-ci sera en partie responsable de notre bien-être, de notre corpulence et du bon fonctionnement de notre corps. Ainsi, la manière dont nous nous nourrissons joue un rôle principal dans notre évolution et notre longévité.

Voici donc les éléments qui sont mis en avant dans le livre :

  • Consommer moins de 10 g de sel par jour ;

  • Consommer une grande variété d’éléments d’origine végétale ;

  • Manger au moins 5 fruits et légumes par jour ;

  • Limiter sa consommation de sucre ;

  • Privilégier le poisson à la viande ;

  • Placer les céréales au centre du régime alimentaire ;

  • Consommer du thé (sanpin-cha, jasmin, thé vert, thé blanc, etc.).

Bien entendu, il s’agit, à mon humble avis, d’une liste non exhaustive. Vous pourrez d’ailleurs retrouver une ces informations (et d’autres) dans ce qui s’appelle « The Okinawa Program » ; un livre écrit par Bradley J. Willcox, D. Craig Willcox, Makoto Suzuki et publié en 2001. En dehors de ce que nous devons où non consommer, deux choses reviennent assez souvent : ne jamais manger jusqu’à satiété et manger moins.

Ne jamais manger jusqu’à satiété s’appelle le « Hara Hachi Bu » ou la loi des 80 % (cela me fait d’ailleurs excessivement penser à la loi de Pareto). Basiquement, il suffit de manger jusqu’à n’avoir presque plus faim, c’est-à-dire se remplir l’estomac aux deux tiers et s’arrêter là. Pourquoi recourir à ce procéder ? Tout simplement, car avec un surplus de calories, le corps va allouer trop d’énergie à la digestion ; vous vous sentirez donc étourdi et lourd après avoir mangé.

Il existe une technique pour faciliter la mise en pratique du « Hara Hachi Bu » : manger moins. Pour réussir à manger moins, il existe également un technique que les Japonais s’emploient à pratiquer avec assiduité : diminuer les portions à table, mais les servir dans plusieurs assiettes différentes. Ainsi, vous aurez l’impression d’avoir mangé autant, sans avoir les inconvénients qui accompagnent ce procédé. Pour réussir, vous pourrez vous nourrir de nombreux aliments substantiels (ou super aliment) et restreindre la consommation de ce qui comporte un excès de calories vides (les aliments qui n’apportent aucun nutriment indispensable à la santé). Vous pouvez également avoir recours au jeûne pendant un ou deux jours si vous ne parvenez pas à appliquer la loi des 80 %.

Je n’ai pas mis les raisons scientifiques derrière la consommation des aliments comme le thé, car cela n’apporte pas grand-chose au propos et alourdit la lecture (si vous êtes curieux et en faites la demande, je les ajouterai en annexe).

2 – Bouger, c’est la santé !

Voici un sujet intéressant. Il est admis que faire du sport apporte des bénéfices considérables sur la santé, cependant ici je n’écrirais rien à propos du sport, mais plus à propos d’exercices. En effet, prenons pour exemple la province d’Okinawa. Il s’agit du lieu qui compte le plus de personnes avec une incroyable longévité (plus de 90 ans facile). À Okinawa, il n’existe pas de réseau ferré, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de train et que les locaux sont « contraints » de marcher pour se déplacer.

Ce qui est un inconvénient à la base s’est progressivement transformé en avantage. En effet, les locaux devant se déplacer se sont habitués à marcher sur de longues distances (il faut voir cela comme une balade), ce qui leur a permis de rester actifs et d’être en meilleure santé. Sachant que notre métabolisme ralentit de 90 % lorsque nous restons assis pendant 30 minutes et que le simple fait de se remettre debout réactive le tout, faire un simple exercice comme une promenade vous permet de renforcer votre métabolisme. D’ailleurs, ce n’est pas le seul avantage étant donné que cela vous permettra d’équilibrer votre âme, votre corps et votre esprit (des concepts abstraits qui étrangement se comprennent plutôt bien). Grâce à ces exercices, vous aurez un meilleur contrôle émotionnel et une meilleure défense au stress et aux dépressions.

Il faut bien comprendre que de petits exercices sont largement suffisants si tant est qu’ils soient réguliers (exemple : s’occuper de son jardin, se promener, etc.). De plus, conserver cette activité même après votre retraite est important pour continuer à être en bonne santé.

Voici quelques exercices préconisés dans le livre :

Le meilleur conseil que je puisse vous donner comme exercice serait de voir une activité barbante comme un entraînement (exemple : rester debout dans le train plutôt que s’asseoir, marcher jusqu’à la gare plutôt que d’y aller en voiture, etc.).

À mon avis, en plus (ou à la place) des exercices vous pouvez pratiquer la méditation qui vous apporte des effets similaires.

3 – La vie sociale : facteur de bien-être

Pour avoir une bonne vie, être en bonne santé et se sentir bien il est nécessaire d’avoir une vie sociale épanouie. Encore une fois au Japon et plus précisément à Okinawa, les personnes âgées ont trouvé un moyen de se créer une vie sociale excitante au sein d’un même village. Pour cela, les habitants deviennent membres d’un groupe qui s’appelle un moai (aussi appelé club) et qui sert à s’entraider les uns les autres. Le groupe ne partage aucun but précis en dehors d’agir comme une famille.

Lorsque nous faisons partie d’un moai, nous devons verser une somme mensuelle préétablie. Grâce à cet argent, le groupe pourra organiser de nombreuses activités et reversera ce qu’il reste d’argent à un membre (qui n’est jamais le même). De plus, les moai sont à l’écoute de la municipalité et ils y viennent en aide sur base de volontariat dans la plupart des cas. De cette manière chacun a une tâche qui sert la communauté, est utile au village, ressent son appartenance au groupe et se sent en sécurité. Faire partie d’un moai revient donc à maintenir une stabilité émotionnelle (à la manière de la méditation et des exercices) et financière.

Ainsi, être dans un moai tend à satisfaire deux philosophies : le « yuimaaru » ou « travail en équipe » qui incite chacun à s’entraider et l’« ibarichode » qui signifie « traite les autres comme s’ils étaient tes frères, même si c’est la première fois que tu les vois ». Ce dernier concept qu’est l’« ibarichode » démontre le niveau de civilité que vous pouvez retrouver au Japon où chaque habitant est extrêmement gentil et vous aidera si vous avez un souci (exemple : lorsque vous êtes perdu). Par ailleurs, l’entraide dont il est question est un besoin suffisant pour continuer à vivre et donc pour représenter un ikigai.

4 – Le stress

Le stress est un sujet assez épineux pour moi, car personnellement je n’entretiens pas de bonnes relations avec lui (il m’a porté de nombreux préjudices jusqu’à aujourd’hui). Cependant, il ne faut pas le voir comme un ennemi à part entière puisqu’il peut également servir de puissant allié. En effet, selon le professeur Howard Friedman de l’Université de Californie, les personnes qui possèdent une faible dose de stress (sous-entendu en permanence) ont plus tendance à se lancer des défis, travailler avec ténacité et vivre plus longtemps que celles qui vivent une vie entièrement paisible. Un faible niveau de stress va donc forcer à avoir des habitudes plus saines, à consommer moins d’alcool et à fumer moins.

Bien entendu, comme nous l’avons dit précédemment les effets bénéfiques restent vrais uniquement lorsque nous parvenons à conserver un niveau de stress raisonnable et suffisant pour affronter notre quotidien. Toutefois, c’est là qu’intervient le problème de notre génération : nous sommes soumis à du stress de manière continue et à des niveaux bien trop élevés (il n’est donc pas étonnant que la consommation d’antidépresseurs augmente [les noms des médicaments ici]). D’où vient donc ce stress ? Le travail, les études, être connecté 24 h/24 avec le monde extérieur (Internet, téléphone, etc.), la pression familiale, la pression sociétale, la gestion de notre image, etc. En somme, notre cerveau associe à peu près tout ce qui nous entoure à une menace. Ainsi, de faibles doses de cortisone nous envahissent en permanence là où elles n’intervenaient qu’en de rares occasions auparavant (en situation de vrai danger).

Par conséquent, un stress prolongé dégrade notre corps et accélère le vieillissement. De plus, être en état d’alerte en permanence est préjudiciable dans le sens où les neurones associés à la mémoire ainsi que la sécrétion d’autres hormones bénéfiques sont touchés et stoppés. Les résultats sont alors multiples : dépression, irritabilité, insomnie, anxiété et pression artérielle. Par exemple, dans mon cas la prépa m’a littéralement conduit dans tous ces états précédents.

Toutefois, il ne faut pas y voir une fin en soi, car tout tunnel possède une sortie quelque part. Donc, quelles sont les solutions pour réduire le stress ?

  • Prendre une douche plus longue et plus chaude que d’habitude ;

  • Écouter de la musique relaxante ;

  • Être dans un environnement propre et ordonné ;

  • Faire de l’exercice ;

  • Avoir un régime alimentaire équilibré ;

  • Se faire masser (le crâne par exemple) ;

  • Pratiquer la médiation ;

  • Mieux gérer son temps.

D’ailleurs, en « parlant » de méditation il est essentiellement fait référence à un type de méditation particulier : la méditation de pleine conscience. Pour parvenir à cet état de pleine conscience, c’est-à-dire être pleinement attentif à soi-même, ses réponses (émotionnelles, comportementales, verbales) et au présent, il faut pratiquer différents exercices (yoga, respiration, exploration du corps, etc.). Je vous invite d’ailleurs à les mettre en pratique lorsque vous en ressentez le besoin (exemple : au réveil, avant ou après une tâche harassante, lorsque vous vous ennuyez, etc.).

5 – Combattre le vieillissement

Depuis toujours, l’Homme n’a de cesse de vouloir combattre la vieillesse afin de rester jeune, beau, énergique et surtout pour vivre longtemps. Malheureusement, le secret de l’immortalité et de la jeunesse éternelle n’a toujours pas été trouvé (même si cette méduse s’en rapproche). En guise de compensation, nous avons tout de même les moyens de vivre beaucoup plus longtemps grâce à la médecine moderne. Cependant, il est également possible d’étendre su durée de vie grâce à des méthodes simples que tout le monde connaît, mais que peu de personnes pratiques réellement.

Voici une « petite » liste :

  • Bien dormir et en quantité suffisante (7 à 9 h de sommeil) ;

  • Suivre un régime équilibré et augmenter l’apport de calcium ;

  • S’exposer quotidiennement au soleil de manière contrôlée et protégée ;

  • Éviter le stress, l’alcool, le tabac et la caféine ;

  • Conserver un esprit jeune et actif ;

  • Avoir une attitude de défi devant les difficultés rencontrées (prendre une attitude stoïque, rester serein) ;

  • Adopter la pensée positive et une haute expression émotionnelle ;

  • Fuir l’hédonisme et la satisfaction des caprices et désirs immédiats ;

  • Boire deux litres d’eau par jour pour que votre peau ait une hydratation adéquate ;

  • Éviter les aliments trop salés et épicés ;

  • Ne pas froncer les sourcils en permanence ;

  • Ne pas s’énerver ;

  • Se laver à l’eau pure ;

  • Éviter la sédentarité (qui favorise l’hypertension et l’obésité) ;

  • Faire de l’exercice ;

  • Avoir des loisirs et activités sociales ;

  • Remplacer le grignotage par des fruits ;

  • Jouer avec des enfants ou des animaux de compagnie ;

  • Être attentif à notre vie quotidienne (détecter les habitudes nocives et confronter le cerveau à de l’information nouvelle, sortez de votre zone de confort) ;

  • Continuer d’être actif de corps comme d’esprit ;

  • Continuer d’être curieux et d’apprendre de novelles choses ;

  • Avoir la chance d’avoir un bon environnement et une bonne génétique [facteur chance].

Pour cette partie-ci, je ne suis pas tellement enclin à aller dans des explications en profondeur sur le pourquoi telle ou telle action est bonne à exécuter. Cependant, vous pouvez retenir deux choses : Mélatonine et antioxydant sont les deux mots d’ordre qui régissent la quasi-totalité des actions présentes ci-dessus. Le premier est une hormone sécrétée par le corps qui prolonge la vie grâce à son pouvoir antioxydant. Le second concerne les aliments qui vous apportent des antioxydants pour la même raison que la mélatonine. En somme, tout ce que vous devez faire est de stimuler votre production de mélatonine qui diminue à partir de 30 ans grâce à la liste précédente.

6 – La prospérité

À l’origine, j’avais appelé cette dernière partie « profiter », car cela lui correspondait bien. Cependant, dans les informations que j’ai retirées du livre, il y a également cet aspect de prospérité propre à tout un chacun qui émane de chaque comportement entrepris. En effet, il s’agit de trouver son bonheur et de vivre en harmonie avec lui grâce à certains actes ou modes de pensées.

Commençons donc par dévoiler une liste née des informations du livre avant de s’attarder dessus à proprement parler.

  • Pratiquer le slow farming (jardinage, potager, etc.) ;

  • Se nourrir avec des produits locaux, manger variés et de tout (2 repas par jour, limiter la viande et l’alcool, ne pas se priver, etc.) ;

  • Avoir une vie sociale très riche (communauté, fête, célébration, etc.) et cultiver les amitiés chaque jour ;

  • Posséder une certaine spiritualité (religion, croyance, etc.) ;

  • Respect tout un chacun, en particulier les ancêtres ;

  • S’amuser, sourire le plus possible et être optimiste (ouvrir son cœur aux autres) ;

  • Avoir des activités conviviales ou non (chanter, danser, jouer de la musique, etc.) ;

  • Ne jamais se presser, avancer à son rythme (vivre sans hâte) ;

  • Éviter de s’inquiéter et de stresser le plus possible ;

  • Adopter de bonnes habitudes (être reconnaissant, volontaire, aider, se lever tôt, avoir un objectif, etc.) ;

  • Travailler et continuer à apprendre chaque jour (rester actif de corps comme d’esprit) ;

  • Avoir une soif de vivre et rester ancré dans son époque (éviter de trop s’attarder sur le passé ou le futur) ;

  • Profiter de la beauté ou la créer, mener une vie contemplative et rurale.

Pour finir, le dernier point consiste à posséder un ikigai, mais sans le prendre trop au sérieux. En effet, celui-ci doit vous procurer détente, plaisir et vous faire vous sentir passionné. Cet ikigai est votre objectif situé à l’horizon, il vous guide sans vous forcer et vous aident à créer beauté et utilité pour vous et autour de vous.

Comme vous l’aurez sans doute remarqué, les points de cette liste sont essentiellement constitués de points précédemment abordés. Pourquoi ? Tout simplement parce que profiter de la vie et prospérer grâce à elle constitue la pierre angulaire de notre bien-être ; il est donc normal de les retrouver ici.

Peut-être vous dites-vous qu’il est difficile de mettre tout cela en pratique immédiatement et je suis totalement d’accord avec vous. Toutefois, il est possible d’avancer pas à pas en mettant en place une action à la suite d’une autre. Vous verrez, vous aurez parcouru un long chemin sans même vous en rendre compte. De plus, je vous invite à lister ce que vous faites déjà présentement, car vous comprendrez assez vite que vous pratiquez déjà plusieurs de ces points.

Par ailleurs, comme vous l’observez ici, il est sans doute plus facile de parvenir à réaliser chaque tâche listée dans cette partie que dans la précédente. En effet, la précédente tend, à mon avis, à vivre une vie de moine que peu de personnes ont envie de mettre en pratique. Vous serez d’ailleurs toujours rattrapé par une envie à un moment ou un autre, et je pense qu’il est plus agréable de se laisser aller de temps en temps plutôt que se retenir sans arrêt pour atteindre une sorte d’« illumination ».

7 – Conclusion :

Dans l’introduction de cet article, nous avions énoncé les 5 zones bleues dont vous trouverez un petit résumé schématisé ci-dessous de plusieurs points à retenir :

Les 5 zones bleues : résumé des points importants

Ici, seules trois zones bleues apparaissent : Loma Linda, Sardaigne et Okinawa. Ces trois zones sont des localités insulaires qui disposent de moins de moyens et où les communautés doivent s’épauler. Il y a donc un plus grand sens de la communauté, de l’altruisme et du bien-être dans ces zones.

Je pense que ce schéma est parfait pour une conclusion, car il évite de s’attarder sur un grand nombre de détails et reprend des données listées précédemment. Nous pouvons d’ailleurs en tirer 5 points primordiaux :

  • Le régime alimentaire ;

  • L’exercice et le repos ;

  • Avoir un but dans la vie ;

  • Posséder un ikigai ;

  • Cultiver un bon réseau social (nombreuses amitiés et relations paisibles).

Pour en terminer avec cette partie, voici un poème du professeur Roberto Abadie Soriano :

Vie saine et ordonnée

Nourriture, modérée

Ne pas abuser des médicaments

Chercher par tous les moyens à

Ne pas laisser altérer par quoi que ce soit

Exercice et divertissement

Aucune appréhension

Ne pas rester enfermé, avoir beaucoup de contact

Et toujours une occupation

Partie 3 : Conclusion sur l’ikigai

Nous voici donc dans la conclusion ultime de cet article sur l’ikigai (ou plutôt sur le livre : Ikigai, le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse). De tout ce qui a été écrit dans cet article, nous pouvons en retirer 10 lois sur l’ikigai :

  • Rester toujours actif, ne jamais prendre sa retraite ;

  • Prendre les choses calmement ;

  • Ne pas manger à satiété ;

  • S’entourer de bons amis ;

  • Être en forme pour son prochain anniversaire ;

  • Sourire ;

  • Se reconnecter avec la nature ;

  • Être reconnaissant ;

  • Vivre l’instant présent ;

  • Suivre son ikigai.

Ces 10 points vous assurent une vie longue et heureuse tant qu’ils sont respectés.

Cette conclusion est somme toute assez succincte étant donné que deux conclusions précèdent celle-ci. Toutefois, je pense que nous pouvons nous arrêter là pour cette fois.

Je vous souhaite à tous d’être heureux !

À bientôt !

Annexe :

Personnes et vidéos :

Héctor García possède son propre site web où il vous parle de la culture japonaise. Malheureusement, je ne parle pas espagnol, cependant ce blog a été le nerf central d’un autre livre qu’il a écrit : Un geek au Japon.

Mihaly Csikszentmihalyi : sa vidéo TED.

Marc Winn

Ikigai : fais ce qu’il te plaît

Des résultats à foison sur YouTube

生き甲斐 Comment trouver quoi faire de votre VIE et comment la TRANSCENDER avec l’Ikigai

Sources et informations supplémentaires :

WILLCOX, D. Craig, WILLCOX, Bradley J., TODORIKI, Hidemi, et al. The Okinawan diet: health implications of a low-calorie, nutrient-dense, antioxidant-rich dietary pattern low in glycemic load. Journal of the American College of Nutrition, 2009, vol. 28, no sup4, p. 500S-516S. (Lien)

FREY, Rebecca J. Okinawa Diet. MSN News, 2013. (Lien)

GARCIA, H. MIRALLES, F. Ikigai, le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse. Éditions fleuve, 2017.

Okinawa Centenarian Stury

https://data.oecd.org/fr/pinboard-editor/

Le livre : The Okinawa Program

Résumé disponible sur le 4e de couverture du livre disponible aux éditions fleuve :

« La scène se passe dans un parc à Tokyo.

Deux amis conversent sur le sens de la vie et sur l’étonnante longévité des Japonais. Un mot est alors lancé : ikigai, qui signifie littéralement “la joie d’être toujours occupé”. D’après les Japonais, nous possédons tous un ikigai, une raison d’exister, qui nous pousse à nous lever chaque matin et à être acteurs de notre vie.

C’est ainsi que les deux amis, Héctor García et Francesc Miralles, décident de se lancer dans une passionnante enquête à travers le Japon. Paris à la rencontre des “supercentenaires” du hameau d’Ogimi, dans l’archipel d’Okinawa, ils passent de longs mois sur place à s’imprégner de la mentalité et des us et coutumes locaux. Comment ces “supercentenaires” définissent-ils leur ikigai et en quoi les guide-t-il au quotidien ? Quelles sont les habitudes à adopter pour mieux vivre ?

Dans un livre à mi-chemin entre le guide et le témoignage, Héctor García et Francesc Miralles nous invitent à découvrir notre propre ikigai pour mener une vie longue et harmonieuse. » (traduit de l’espagnol par Marianne Millon)

Images

Diagramme de Marc Winn : lien

Les 5 zones bleues (cercles bleus) : lien

Les 5 zones bleues de Dan Buettner : lien et lien 2

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Jeune ingénieur et éco-conseiller dépité de ne pas trouver de travail. Je me suis lancé dans ce blog car cela m'occupe et m'évite de trop penser à la précarité de ma situation. Pour plus d'informations, consultez la page à propos :)

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