Sardines. L’autre tradition du port thonier

Publié le 21 août 2018

Chaloupes sardinières au port d’Etel entre 1890 et 1900.
Chaloupes sardinières au port d’Etel entre 1890 et 1900. (DR)

Dans les mots croisés comme dans toutes les mémoires, le nom d’Etel est associé au port thonier qui a fait la renommée et la prospérité de la cité. Mais avant d’être un port thonier, Etel a été un port sardinier important. Les grillades de sardines, proposées jeudi 23 et vendredi 24 août, font aussi le lien avec cette histoire.

Au XIXe siècle, tout le littoral Atlantique a connu un développement, à terre comme en mer, grâce à l’essor de l’activité sardinière : sardine fraîche, pressée en barils et protégée par de la fougère, mais aussi, à la suite de l’invention de Nicolas Appert et Joseph Colin, la sardine en conserve.

Chaloupes sardinières dans le bassin du port d’Etel à l’emplacement actuel de la criée. (DR)

Première « fricasserie » ételloise en 1830

Sur la rivière, Saint-Cado a précédé Etel pour la sardine. La première « fricasserie » ou « confiserie » ételloise a été implantée par le Vannetais Alexandre Soymier, armateur, constructeur de bateaux et négociant. En 1830, il convertit sa presse du bas de la rue de la Libération (emplacement des actuels Bar Breton et Crédit Lyonnais).

D’autres lui emboîtent le pas et installent à leur tour leurs conserveries : Alphonse Bourgeais, Toussaint Hervel, le Bordelais Rodel, le Nantais Amieux, Onillon, etc. Mais, au milieu du XIXe siècle, Soymier reste le plus important acteur local, armant jusqu’à 44 chaloupes.

En 1853, Etel compte 90 chaloupes armées à la sardine ou au gros poisson et plus de 30 chasse-marée, qui exportent la sardine fraîche vers Nantes et La Rochelle. Au retour, ils ramènent du sel, de la farine d’arachide ou du fer-blanc pour les usines. En 1905, 372 tonnes de sardines ont été pressées et salées à Etel et 177 tonnes mises en boîte.

La crise de la sardine de 1907 amène les Étellois, à l’instar des Groisillons, à rechercher d’autres voies et à s’orienter vers la pêche au thon. En 1930, avec ses 204 dundees, Etel est devenue le premier port thonier de France.


Pratique

Sardines grillées, jeudi 23 et vendredi 24 août, midi et soir, sous la criée : à déguster sur place (menu : 12 €) ou à emporter (10 € la douzaine). Proposé en soutien aux actions des associations maritimes : Foyer du marin et Caisse de secours des marins et péris en mer.